Pourquoi ce 44e congrès se déroule-t-il à Poitiers ?
L’Université de Poitiers constitue un pôle important de recherche en biomécanique. Avec le laboratoire Pprime (équipes ROBIOSS et PEM), ainsi que le CHU, les chercheurs poitevins étudient une bonne partie des thématiques portées par la Société de biomécanique. Plus de 200 articles ont été soumis pour ce congrès, et nous attendons près de 280 personnes : c’est la preuve d’un beau dynamisme !
Pouvez-vous définir en quelques mots la biomécanique ?
De manière très générale, la biomécanique est l’application des lois de la mécanique aux organismes vivants. Elle caractérise les réponses spatio-temporelles des matériaux biologiques, qu’ils soient solides ou fluides, à un système imposé de forces et de contraintes internes et externes. Dans les faits, cela suppose de faire collaborer de nombreuses disciplines : la mécanique (analyse du mouvement, comportement des matériaux, rhéologie), la médecine, la physiologie… Son champ d’application va de l’étude du mouvement à celle des cellules.
Avez-vous souhaité mettre un thème en avant pour cette 44e édition ?
L’accent est mis cette année sur les activités « translationnelles » qui illustrent la manière dont les différentes disciplines de la biomécanique peuvent répondre à des problématiques cliniques. Cette session sera ainsi ouverte à tous les acteurs de la biomécanique, les chercheurs, les étudiants, mais également les entraîneurs, praticiens et cliniciens.
Pouvez-vous nous donner quelques exemples ?
La biomécanique aide à développer des modèles ayant une finalité clinique, comme permettre de mieux caractériser les troubles moteurs chez les jeunes autistes. Le travail se fait aussi avec des chirurgiens, en orthopédie et traumatologie, afin d’optimiser les pratiques chirurgicales comme la réduction de fractures du plateau tibial basée sur une technique développée à Poitiers. Aussi, en obstétrique, nous recevrons David Desseauve (CHU) qui présentera son travail sur l’optimisation des positions d’accouchement.
Dans le cadre du sport, la cinématique et la dynamique permettent d’optimiser le geste et la performance sportive : les JO de 2024 constituent un objectif officiel de taille pour les biomécaniciens ! En s’associant à la robotique, la biomécanique permet encore d’évaluer l’efficacité de l’interaction homme/robot et de développer des robots humanoïdes.
Cette année, nous souhaitons également promouvoir des activités originales associant biomécanique et paléontologie : nous accueillerons Guillaume Daver (PalEvoPrim) et Mathieu Domalain (Pprime) qui montreront comment l’analyse du mouvement humain permet d’étudier la production d’outils en pierre très anciens et d’en tirer des conclusions relatives à la motricité de nos ancêtres.
Quels vont être les temps forts de ce congrès ?
Nous aurons d’abord l’honneur d’accueillir de prestigieux conférenciers invités durant les sessions plénières : le Dr Anne-Virginie Salsac de l’Université Technologique de Compiègne, le Pr Amit Gefen de l’Université de Tel-Aviv, le Pr Philippe Büchler de l’Université de Bern.
Par ailleurs, il faut souligner que cet événement s’adresse à tous les publics. En marge des échanges scientifiques, nous organiserons en collaboration avec l’Espace Mendès France un cycle de conférences pour présenter ce domaine de recherche au grand public. Un atelier « Classes Olympiques Sciences et Sport » sera également organisé pour montrer l’expertise poitevine regroupant Université et CRITT Sports et Loisirs ayant permis notamment la création des mallettes pédagogiques sciences et sport.